Du point de vue suisse, la rente versée par la Deutsche Rentenversicherung (Assurance invalidité-vieillesse allemande) est un mélange entre rente de premier et de deuxième pilier. En conséquence, les contributions à la Deutsche Rentenversicherung ne peuvent pas être attribuées à la prévoyance libre privée; elles sont au contraire déductibles dans le cadre de l’impôt sur le revenu. Si la déduction était refusée, il ne s’agirait certes pas d’une discrimination (directe) à l’égard d’étrangers, parce que ce refus d’octroyer une déduction toucherait aussi les citoyens suisses cotisant à la Deutsche Rentenversicherung. Néanmoins, dans les faits, la plupart des personnes dans cette situation sont naturellement des ressortissants étrangers, de sorte qu’un refus de la déductibilité des cotisations constituerait une discrimination indirecte interdite par l’accord sur la libre-circulation. Les rentes versées par la Deutsche Rentenversicherung sont très proches des rentes AVS, raison pour laquelle elles sont imposables à 100% en Suisse. Conformément à l’art. 21 CDI-D, la compétence fiscale appartient à l’État dans lequel le bénéficiaire d’une telle rente d’assurance sociale a son domicile.
Art. 21 CDI-D
(TF, 21.03.11 {2C_530/2010}, Archives 80, p. 84)